Féminisme ou monde féminin de Maryse Condé ?

Maryse Condé n’est pas à proprement parler une autrice féministe, ses motifs d’écriture sont très variés. Elle dira elle-même être considérée parfois comme une «mauvaise féministe». Son mode de vie ne la place pas en modèle de révocation des modèles classiques de la vie conjugale et familiale. Elle est mariée, mère et épouse aimante et ne mène pas un combat «contre l’homme». Pour autant, sa vie peut se lire comme le manifeste d’une femme qui refuse de se laisser emprisonner dans des carcans, quels qu’ils soient. Une grande part de son lectorat, surtout américain, est féminin.

Nombre de ses ouvrages rendent compte de la vie de femmes battantes, en prise avec de multiples discriminations. L’univers de Maryse Condé est peuplé de figures féminines, notamment littéraires. Marguerite Duras, dont elle loue l’esprit de dérision, est l’une de ses inspiratrices. Elle en apprécie particulièrement le refus de considérer la vie sous forme traditionnelle ou morale.

On peut également citer Emily Brontë, dont elle adaptera, dans La Migration des Cœurs, le roman Les Hauts de Hurlevent. Elle y transpose le drame dans le Cuba et la Guadeloupe de la fin du XIXè siècle.
Son positionnement féministe se situe farouchement en dehors de toute approche dogmatique.