À l’IFB, les fresques Ayi Zonli racontent la Terre et l’héritage
Le projet Ayi Zonli a pris vie à l’Institut français du Bénin avec une série de fresques puissantes. Ce parcours visuel met la Terre au centre des regards et invite chacun à réfléchir à son lien avec elle. Les artistes ont créé des œuvres qui racontent la mémoire, la transmission et l’engagement écologique. Ces fresques prolongent l’esprit du programme Ayi Zɔnlin – Marche de la Terre, déjà présenté au public lors de son annonce sur notre site.
Aujourd’hui, nous vous proposons une immersion dans ces créations.
La transmission intergénérationnelle
Cette première fresque met en scène une femme âgée qui incarne l’ancêtre matriarcale. Elle représente la sagesse, la mémoire et la force des savoirs hérités. Son geste, adressé aux enfants, symbolise une transmission profonde et réfléchie. Les valeurs liées à la Terre passent ainsi d’une génération à l’autre.
Dans cette œuvre, la figure maternelle renforce l’idée de continuité entre le passé et l’avenir. Elle rappelle le rôle essentiel des femmes dans la préservation des traditions. Les enfants deviennent les gardiens d’un héritage chargé d’histoire, de promesses et de responsabilités envers la Terre. Ce passage de relais évoque le pacte évoqué dans l’exposition de Sènami Donoumassou.
Cette fresque ouvre le parcours avec un message clair : protéger la Terre commence par la transmission.

Patrie : la Terre comme héritage universel
La deuxième fresque prolonge naturellement le thème de la transmission en l’ouvrant à une dimension plus vaste. Elle réinvente la notion de patrie et l’étend à l’humanité entière. La Terre devient ainsi notre maison commune, un espace que nous partageons et que nous devons préserver ensemble.
L’œuvre joue avec la dualité entre passé et avenir. Elle relie nos racines à ce qui nous attend, comme un fil qui unit mémoire et projection. Ce dialogue entre les époques propose une réflexion sur la responsabilité de chaque génération.
L’ensemble porte un message d’espoir. Il suggère qu’un lien fort nous relie tous et qu’un avenir harmonieux reste possible si nous honorons cet héritage commun.

Le rituel
Cette fresque met en avant un adepte de Sakpata, figure centrale du rapport spirituel à la Terre. Assis et voilé, il incarne la divinité protectrice de la terre et souligne la dimension sacrée de notre lien au monde. Le personnage devient un intermédiaire entre les vivants et les ancêtres. Les gestes rituels qui l’entourent renforcent cette connexion. Ils rappellent que la Terre reçoit nos prières et renvoie ce que nous y semons.
L’œuvre montre comment les traditions nourrissent la transmission et soutiennent la conscience écologique. Elle souligne aussi que protéger la Terre dépasse les actions visibles. Cela passe par des gestes symboliques qui unissent les générations. La fresque valorise ainsi la richesse des pratiques spirituelles et leur rôle dans la construction de notre identité.
Nous poursuivons maintenant le parcours avec la dernière fresque, centrée sur la création collective réalisée par les participants du projet.

La performance des bénéficiaires
La dernière fresque marque une étape importante du parcours. Elle représente le résultat concret de la formation suivie par les bénéficiaires du programme mis en œuvre par Street Hum’art . Cette œuvre traduit leur appropriation des savoirs reçus et leur engagement artistique mais aussi écologique.
Les participants utilisent ici le pochoir, une technique directe et accessible. Ce choix symbolise un passage de relais. Il montre comment les valeurs transmises prennent forme entre leurs mains. Les mots inscrits sur le mur, comme « nature », « équilibre », « racine » ou « héritage », rappellent notre manière d’habiter la Terre. Ils résonnent avec les thèmes abordés dans les fresques précédentes.
L’œuvre inclut aussi des termes en fon-gbé, comme « Gbè », « nukon yi yi » ou « Kan xoxo nu ». Ces mots renforcent l’ancrage culturel du projet et assurent la continuité de l’identité locale. Cette fresque conclut le parcours en montrant que la transmission devient vivante lorsqu’elle est portée par une nouvelle génération d’artistes.

Que retenir ?
Ce parcours artistique offre un récit visuel vivant et profondément engagé. Chaque fresque traduit un moment clé d’un chemin initiatique centré sur la Terre et sur la transmission. Ensemble, elles créent un dialogue fort entre héritage, écologie, spiritualité et futur.
Ces œuvres rappellent aussi le rôle essentiel de l’art dans la cohésion sociale. Elles montrent comment la création relie les générations et nourrit une conscience collective. Le projet Ayi Zonli révèle ainsi la force de l’expression artistique lorsqu’elle s’inscrit dans un geste partagé.
Nous vous invitons à venir découvrir ces fresques à l’Institut français du Bénin. Elles vous offriront une expérience sensible et inspirante autour de notre lien à la Terre.
